par Dominique Delawarde
Dans une ré-écriture subtile de l'histoire, les pays de l'Occident otanien ont, sans surprise, occulté ou minimisé le rôle déterminant de la Russie dans la victoire sur le nazisme et magnifié le rôle des occidentaux. Les médias subventionnés ont bien évidemment et bien fidèlement relayé le narratif imposé par la classe politique du moment, propagande de guerre oblige.
Pour ceux qui s'intéressent à la manipulation de l'Histoire par les institutions européennes, lire avec beaucoup d'intérêt la résolution hallucinante votée en septembre 2019 par le Parlement européen, résolution publiée et commentée par l'excellent site : Les crises.
« Propagande : Quand le Parlement européen manipule l'Histoire»
et l'article qui va avec : « Quand le Parlement européen manipule l'Histoire et la Mémoire».
Les deux textes qui précèdent doivent être remis dans un contexte historique que chacun devrait connaître.
Consultés par l'IFOP nos parents ou grands-parents qui, eux, avaient vécu la guerre, répondaient très clairement en mai 1945 à la question «Quel est selon vous la Nation qui a le plus contribué à la défaite de l'Allemagne ?». À 57%, ils répondaient, l'URSS. Et l'on a vu, au fil du temps, la réponse à cette même question évoluer, voire s'inverser sous l'effet de la propagande médiatique et hollywoodienne de l'Occident otanien.
C'est tout de même formidable : en 1945, les Français qui avaient pourtant vécu sous la censure avaient bien compris qui avait vraiment battu l'Allemagne, mais 80 ans plus tard, c'est une Histoire totalement différente qui est dans nos esprits !
Parfaite et efficace, la propagande occidentale ! Un petit commentaire d'Emmanuel Macron, Jean-Noël Barrot, Benjamin Haddad ou du général Burkhard sur l'évolution de ce baromètre IFOP serait le bienvenu ! Nos ascendants étaient-ils tous, en 1945, des «agents de Poutine ou de Staline ?»
L'inculture historique de nos dirigeants actuels est affligeante.
Savent-ils seulement que le chant des partisans français a été composé par une chanteuse et guitariste née à St Pétersbourg (Russie) 5 jours après le déclenchement de la révolution d'octobre 1917, et ayant pour nom : Anna Iourievna Smirnova-Marly, née Betoulinskaïa, arrivée en France en 1934 et s'étant choisi dans l'annuaire le pseudo d' Anne Marly ?
Savent-ils seulement que la mélodie qu'elle a reprise est une mélodie populaire russe ?
Ce qui est affligeant aussi, c'est qu'une forte majorité de la classe politique européenne accepte sans broncher la soumission à l'Atlantisme et son corollaire : la soumission aux USA et à l'idéologie néoconservatrice. Non seulement elle accepte cette soumission, mais elle y aspire.
En témoigne, cette résolution, elle aussi hallucinante, votée le 16 novembre 2023 par une commission ad hoc du Parlement européen concernant les relations UE - États-Unis.
Le résultat nominatif du vote : 41 pour, 5 contre et 1 abstention reflète le degré de servilité d'une grande majorité de la classe politique européenne vis à vis des USA. Le lecteur notera avec intérêt que deux représentants français participaient au vote. Sans surprise le néocon sayan, suppôt des USA, Raphaël Glucksmann a voté pour et le souverainiste Thierry Mariani a voté contre. À noter aussi, sans surprise, qu'une grande partie des votants russophobes était originaire d'Europe de l'Est. En clair, c'est aujourd'hui l'Europe de l'Est qui dicte à la gouvernance de l'UE l'attitude à adopter, quant à ses relations avec la Russie et avec les USA.
Pour en revenir aux cérémonies de la victoire, pas moins de 29 chefs d'État ou de gouvernement étaient présents à Moscou pour le 9 mai, sans compter, bien sûr, les délégations diplomatiques de niveau moins élevé. Nombre d'entre eux, et non des moindres sont restés plusieurs jours ce qui a permis à Vladimir Poutine et à Lavrov, mais aussi à tous ces participants, de multiplier les contacts et entretiens bilatéraux. (1)
Ceux qui apprécient les belles parades militaires proches de la perfection regarderont avec intérêt la retransmission de la parade russe avec commentaires en français. Ils noteront que 13 pays, dont la Chine, ont envoyé des soldats pour défiler aux côtés des russes. Plus de 11 000 soldats, dont 1500 de l'opération spéciale, ont participé à cette cérémonie qui reflète assez bien la cohésion du peuple russe. Le camp otanien en pleine déliquescence, tant économique que militaire, gagnerait à tenir compte de ces messages subtils qui lui sont adressés. Il n'est plus en état de gagner le bras de fer qui l'oppose à la Russie et à ses alliés. La multipolarité l'emportera. C'était une certitude en février 2022, ça l'est bien davantage aujourd'hui.
vkvideo.ruEn France, le chef de l'État n'a rien trouvé de mieux à faire pour occuper quelques jours de plus le terrain médiatique qu'à recevoir le nouveau chef de l'État syrien, ancien djihadiste de premier plan, à la veille de la commémoration de la victoire sur l'Allemagne nazie et en pleine période de massacres d'Alaouites, de Druzes voire de chrétiens d'Orient.
Il est vrai que, pour honorer les criminels de guerre, l'actuel président français est devenu un véritable expert.
On se souvient que le 11 novembre 2018, lors des cérémonies de commémoration du centenaire de la victoire, le président français avait mis à l'honneur le président kosovar Hashim Thaci, aujourd'hui inculpé et incarcéré à La Haye depuis 2020 par la CPI pour crimes de guerre. (2)
Ce même Hashim Thaci honoré par le président français le 11 novembre 2018, était pourtant depuis 2008 l'objet d'une accusation pour crimes de guerre, hélas fondée, portée par l'ancienne procureure du Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) Carla del Ponte, dans son livre «La Traque, les criminels de guerre et moi». (3)
Tous les initiés du renseignement d'alors (dont je faisais partie) le savaient depuis longtemps, mais les activités de l'intéressé auraient été « couvertes » par le sayan Bernard Kouchner, haut-commissaire de l'ONU au Kosovo de 1999 à 2001. (4)
On se souvient aussi qu'en février 2023 Emmanuel Macron qui n'en est pas à une erreur d'appréciation près, recevait Benjamin Netanyahou, venu chercher un certificat de respectabilité à Paris, en sachant qu'il l'obtiendrait. (5)
Ce même Benjamin Netanyahou, Premier ministre du pays leader mondial du trafic d'organes
et initiateur d'un génocide, est aujourd'hui l'objet d'un mandat d'arrêt de la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité depuis novembre 2024. Le verra-t-on un jour incarcéré et jugé comme l'a été Hashim Thaci ?
À chacun de se forger son opinion sur ces sujets sensibles, si possible en se fondant sur des données factuelles incontestables et non sur le bla-bla, les biais ou les silences médiatiques de l'UE.